Portugal
En fait, j'ai commencé par la belle ville de Pau, où je suis arrivé depuis Toulouse, par les petites routes bien tranquilles de la Haute Garonne, du Gers et des Hautes Pyrénées. Le mieux, c'est d'aller à la gare en suivant la direction du conseil général, car je n'ai pas vu de panneaux indiquant la SNCF. En effet, à la gare, il y a un grand parking gratuit, ce qui n'est pas le cas en ville. On peut monter par la route, à pied par les jardins, ou par le funiculaire gratuit qui permet de monter des vélos.
En haut, le boulevard des Pyrénées est un véritable balcon sur ces belles montagnes !
et sur le conseil général, bien sûr :
Et dès qu'on se retourne, le spectacle est plutôt joli !
Le château de Henri IV, vu côté pile
Et du côté face ; ce qui permet de démontrer que le roi de France et de Navarre était bien logé.
Ses rues commerçantes avant l'ouverture des magasins :
Avec un commerce bien original de coucougnettes et de confitures haut de gamme :
Ses rues bucoliques bien entretenues
Son jardin, où j'ai trouvé un livre de poésie qui m'a intéressé quelques heures :
Pendant ce temps, je logeais au camping du terrier, au bord du gave de Pau
Apparemment, on peut aller jusqu'à Bayonne à vélo. Je n'ai pas testé :
Puis, j'ai voulu voir Oloron sainte Marie. Boon, pourquoi pas ? J'y ai bu un fameux jus de pêches de vignes, et mangé une pâtisserie pas mal du tout : le gâteau russe, dont la recette a été ramenée par un soldat depuis la lointaine Crimée, lors de la guerre du même nom.
Puis, j'ai voulu passer le col du Somport et son tunnel, pour voir les Pyrénées depuis l'autre côté. Vous remarquez tout de suite, que le paysage est plus vaste :
J'y étais attiré par le parc Naturel de "Las Bardenas Reales". Pff, ça mérite mieux qu'une journée. J'y reviendrai. Pour cela, j'avais visé la ville de Tudela, 31500...
Puis ce fut Salamanca, patrie de Cervantès, l'auteur de Don Quichote de la Mancha qui m'a tant fait rêver.
La Plaza Mayor en jette toujours autant :
D'autres monuments sont à voir aussi
Mais il pleuvait, et moi, je voulais le soleil. J'étais garé en ville, pas de souci avec ma petite caravane ; alors je me suis cherché un coin pour la nuit en cliquant sur les points d'intérêt de mon GPS, et j'ai réclamé un camping dans la ville. Il y en avait un ; et c'est là que j'ai fait une connerie à 1 136 € : j'ai branché ma caravane sur le 230 volts, sans la débrancher de la voiture qui elle, est en 12 volts. Et comme le branchement électrique de la caravane n'était pas correct, cela a bousillé le calculateur de ma voiture (le BSI). En plus, il faut "réparer" l'attelage non conforme (pourtant monté par un carrossier), et remettre de l'ordre dans le circuit électrique de la caravane. Le lendemain, je suis reparti à la recherche du soleil, et j'ai fait des centaines de bornes, jusqu'à Badajoz. En chemin, depuis un col à 1187 m d'altitude, j'ai vu la neige :
A Badajoz, il faisait beau. J'ai acheté au bord de la route, dix kilos d'oranges pour 10 Euros, mais cela n'a pas été une bonne idée, tant elles ont dérangé... mon système digestif. Cependant, comme je m'étais arrêté pour déguster la première, j'ai eu l'idée de demander un autre camping à mon GPS, mais pas dans la ville, cette fois... Les environs me paraissaient agréables. C'est ainsi que j'ai atterri à Campo di Mayor. Ouah, j'ai adoré, et je vais vous la faire visiter avec pas mal de détails. D'abord le camping municipal. Derrière, il y a une oliveraie, et j'ai été un peu attristé de voir qu'ici aussi, on pollue pour produire des fruits :
Mais le camping vaut le coup. Je m'y suis donc installé :
Il est au bord de lac formé par le barrage de Caïa, inauguré en 1967 par Salazar :
Le siège de l'association des bénéficiaires d'une partie des revenus du barrage
Au camping, il y a une terrasse qui donne sur le lac
Mais c'est la ville qui est la plus intéressante ! Elle est divisée en deux : d'un côté les riches avec à l'entrée de leur quartier le siège du Parti Socialiste, qui comme par hasard, -franc maçon peut-être-, arbore la même signalétique que le P.S français ; et au milieu du quartier pauvre, le piteux siège du Parti communiste. D'abord, dès l'entrée de la ville, on est prévenus : la campagne électorale en cours sera bidon, basée dur un seul argument ridicule pour chaque parti. Voyons cela :
A l'entrée du quartier riche :
... et l'agence immobilière du coin
De l'autre côté de la ville, on a le pitoyable siège du P.C :
... au milieu de rues en pente qui descendent du château, et remontent vers la place principale
Le château est habité par des gitanes très pauvres qui mendient
Mais ils ont une belle vue sur la campagne environnante...
Et puis ils ont droit à la mairie :
Or depuis le haut de l'escalier de la Mairie, leur quartier est joli, il fait envie :
En bas, ils ont droit à leur église transformée en musée
Et à des rues bien blanches qui ont un aspect différent selon qu'on les regarde depuis le côté pauvre,
Puis on arrive sur la plus jolie place, celle que je n'ai pas su photographier, tant elle variée et accueillante, complexe au possible. Bref, je l'ai ratée. J'ai juste gardé cette antiquité, bien entretenue qui était garée là, avec pour preuve de confiance, la clé de contact sur le phare.
J'ai aussi visité l'usine toute neuve des cafés Delta, bien meilleurs que ceux auxquels j'ai accès en France.
Ensuite je suis allé à Evora par les petites routes, bien lisses, confortables. Là-bas, il y a de la place. Même pas besoin d'aller au camping, mais il y a des mendiants, des jeunes qui parlent très bien le français, un grec ivrogne qui gueulait en portugais, et que j'ai réussi à faire sourire en lui parlant français. Il comprenait aussi, car il a vécu à Cognac et à Nice. C'est un poète avec qui je serais devenu pote si j'étais resté là-bas. Si j'y ai pris quelques jolis clichés, Evora et son fabuleux désordre m'a beaucoup moins intéressé que Campo Di Mayor. Pour commencer, le tribunal rose :
Une rue, en montant à ce que j'appelle "l'opidium romain", où j'ai rencontré le jeune couple qui mendiait avec beaucoup de dignité, et que je n'ai pas réussi à convaincre de venir dîner avec moi, à mes frais. Tant pis. Je ne paie que si je comprends la situation. La place romaine, avec ses sculptures "modernes" ne m'a pas intéressé, alors pas de photo.
Puis je suis allé au resto, manger sur un tuile. Là-bas, on, ne connait pas la carafe d'eau gratuite. Ils facturent l'eau. Alors, j'ai pris du vin :
Mais je voulais voir Sintra. Alors je suis reparti. Sur le trajet, j'ai trouvé cette belle fontaine et m'y suis arrêté pour déjeuner sur les tables en bois mises à disposition dans le bosquet.
Puis j'ai poursuivi jusqu'aux plages. J'ai beaucoup aimé ce voyage, d'une douceur rare, sauf l'arrivée sur les autoroutes qui entourent Lisbonne. Pas besoin d'aller au camping.
Ma caravane était garée derrière le bus vert de ramassage scolaire
Et le matin à l'aube, c'est pas mal aussi :
Entre les deux, j'ai visité Sintra. On commence par l'avenue des glycines en fleurs :
De ce point, on peut commencer à se faire une idée du lieu. Je suis resté un moment là, à bader. Je me rends compte que toute cette beauté m'intimidait
On arrive au carrefour. Bon, à gauche, c'est vers Lisbonne, à droite c'est vers Sintra. Pas con, j'ai tourné à droite.
Là, on ralentit, on se fait très attentif au moindre détail, modeste, silencieux. Je m'en rends compte maintenant, en vous racontant cette soirée
Encore quelques centaines de pas, et on ne sait plus où mettre ses yeux. A gauche une fontaine insérée dans le talus du jardin, à droite le grand mur de soutènement sur lequel exposent des artistes. On avance sans penser. On n'en a plus le temps.
Cependant, même ici "ils" polluent tout ! Quel dommage.
Dame Nature est pourtant si généreuse. Ici, il y a des oranges dans tous les jardins :
Sur la colline, ce magnifique palais, une autre fontaine, et tant d'autres choses encore
Puis comme je voulais voir Faro, je suis reparti vers le sud. Les routes sont moins bonnes, de la tôle ondulée. On ne sait plus où diriger ses roues. On voit très peu de villages, juste des entrées de très grandes propriétés, fermées par d'imposantes grilles. Vers 16 h, fatigué, je vois un panneau "Campismo Rural". Je tourne ; et après 5 à 6 km de chemin de terre bordé de chènes liège...
On voit le paysage d'un peu plus haut, et cela commence à me plaire
Encore quelques centaines de mètres, et on arrive à un camping tout neuf, créé par ... des hollandais qui m'enseigneront un autre chemin de terre, mais beaucoup plus court pour rejoindre la grande route qui va de Lisbonne à Faro.
Petit déjeuner très agréable :
Cependant même ici, "ils" ne peuvent pas s'empêcher de tout saloper. Dès qu'il y a un trou dans les nuages, on le bouche avec de l'aluminium, du strontium, des bactéries, etc.
Etc. Je suis resté 8 jours dans ce camping bien tranquille, impeccable, et j'ai visité San Marcos de la Serra, situé à quelques kilomètres de là, puis Faro à une heure de route. C'est là que les chrétiens ont châssé les musulmans. Je vais vous en montrer quelques clichés. Allez, hop ! On s'offre un tour de ville assis et commenté en français :
Puis cette église et bien d'autres lieux, tels le port, le marché des artistes, une boutique de gourmandises exceptionnelles, telles leurs figues sèches qui craquent sous la dent. Par contre, leur charcuterie... boaf, on a mieux en Aveyron et dans le Tarn, beaucoup mieux.
Revenu au camping, le temps se couvrait de chemtrails. Payer pour ça, ah non ! Alors, j'ai payé la facture et attelé pour le lendemain matin. Je suis remonté tout doucement par Beja, Evora, Madrid, m'arrêtant parfois en bord de route pour la nuit. Ici, j'étais garé sans le savoir, à quelques dizaines de mètres du parking d'un hôtel restaurant où je suis allé déjeuner. J'y ai rencontré un couple de madrilènes qui comprenaient le français. J'en ai profité pour leur parler des monnaies libres, de monnaie M, de Stephane Laborde, de Jean Marc Flament, de Derudder, bref, des monnaies symétriques, des monnaies honnêtes. Ils ont pris des notes...
Puis, ce fût la fabuleuse route qui va de Madrid à Lérida ! J'ai a-do-ré ! C'est impossible de vous faire un beau reportage sur ce trajet. Les paysages sont trop vastes ; et puis c'est une ambiance. Il faisait beau, je roulais en décapotable. C'était géant. A Lérida, vous avez le choix entre le Val d'Aran qui vous ramène près de Luchon, ou Andorre. J'ai choisi Andorre, car je ne connaissais pas encore cette route bénie des dieux ! Quand j'ai été fatigué d'écarquiller les yeux, j'ai visé un camping bien tranquille à 9 € la nuit, avec électricité et douche chaude. C'est le camping du Solé 25790, Valldan, (Oliana, Espagne) ; mais bon, pour y revenir, il me faut retraverser l'Andorre, ses douanes, et je n'aime pas.
J'y ai rencontré des allemands qui venaient s'y entraîner à l'escalade
La redescente impressionne bien ! Il faut dire qu'à la montée, il m'avait souvent fallu passer la première vitesse.
En Andorre, suivant le GPS probablement mal programmé, je suis allé me faire enfermer ... sur le parking de la télévision locale ! Heureusement qu'un journaliste compréhesif et compatissant m'a réouvert le portail ; et qu'ainsi, après une marche arrière assez pathétique caravane attelée, j'ai pu en ressortir. La côte vers la France est rude. On a l'impression de monter au ciel.
Au col d'Envalira, il y avait pas mal de neige. Je me suis arrêté à la première station service à droite en redescendant vers le Pas de la Case. Mauvaise pioche. Le proprio a un pet au casque. Je lui ai proposé de prendre des vacances. Il en a grand besoin. Bon, la prochaine fois, j'irai à la seconde station, ou à celle de gauche. Là haut, il faisait 5,4 °C. J'avais fermé la capote...
Le Pas de la Case ne m'intéresse pas. Je descends jusqu'à Ax les Thermes. Ouf ! Resto, super bon, visite, achat de bons légumes chez un primeur que je connais, consultation d'un professionnel pour passer ma caravane de 5 kgs de butane à 26 kgs de propane, puis je file au camping de Luzenac, là où il y a l'usine de talc. Il n'est qu'à 100 mètres de la route d'Ax à Toulouse, mais on n'y entend que le bruit du torrent qui dévale jusqu'à l'Ariège, car il est protégé par de gros rochers, presque des collines, pourrait-on dire.
En face, il y a des montagnes encore enneigées. A ce moment-là, je lis OSHO : le courage, la liberté. L'intelligence et la perspicacité de cet auteur m'intéressent bigrement.
Puis je visite le musée de la préhistoire à Tarascon / Ariège. Quel bon moment ! En plus, à la boutique, j'ai la chance de porter mon regard sur un très bon bouquin.
Cette "sculpture a plus de 11 000 ans.
J'ai eu d'intéressantes conversations avec les animateurs, ici la cabane du tailleur de silex, qui a produit sous mes yeux intéressés, un feu avec de la poudre de champignons, deux cailloux et des brindilles d'herbes sèches, avec aussi l'animatrice du stand d'art où j'ai appris que la température du Magdalénien (- 17 000 à - 12 000 ans), n'était qu'à - 2,5 °C par rapport à aujourd'hui alors qu'il n'y avait que de la toundra ! Je suis allé sur le sentier des traces d'animaux, j'ai assisté à une journée de chasse aux bisons (en images), j'ai tiré sur cibles avec un propulseur de sagaies, j'ai visité des cabanes en peaux de rennes.
Mon voyage s'est terminé après un séjour de trois nuits au camping "Le Sédour", juste en face du musée de la préhistoire. J'ai eu des conversations intéressantes avec le proprio du camping, avec des campeurs ; et puis surtout, il y avait une bonne bibliothéque où j'ai puisé "La sibérienne" de Igor Panish. Pfiou ! Impressionnant. Après, j'ai lu "l'arbre des possibles", de Bernard Werber, histoire de m'ouvrir à d'autres idées. Et puis, bon, j'avais un RV à Lavaur, alors je suis rentré chez moi.
C'est à la fin de ce voyage, que j'ai décidé de résilier Internet